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après-midi d’avril

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Rien ne peut faire qu’on n’en soit là et je dis que malgré tout rien n’est perdu. Pour désespérante que puisse paraître, notre situation est secourable.

Nous marchions dans l’air tiède de cet après-midi d’avril le long de ce chemin vicinal pour aller chercher le courrier au village voisin, où nous allions une fois par semaine, l’habitude de partir nous enquérir des nouvelles et faire par la même occasion quelques emplettes.

Tout verdoyait autour de nous. Nos montures allaient bon train, connaissant le chemin jusqu’aux moindres escarpements jusqu’à l’infime creux. Elles étaient en quelque sorte rompues à cette tâche pour avoir maintes fois fait le parcours.
De temps en temps elles mordaient dans l’herbe drue qui poussait sur le bas côté étalant sa verte chevelure parée de fleurs. Une lumière éblouissante nous enveloppait. Mon compagnon de voyage était parti en conjectures.

Dans le ciel, au loin un gros nuage, un de ces nuages d’orage qui apparaît soudain, lâche ses trombes d’eau et se dissipe dans le ciel immense, venait à notre rencontre et nous à la sienne. Tout autour de nous pâlissait à vue d’œil, s’assombrissait.

« On n’en réchappera pas » dis-je, « nous serons trempés comme des grenouilles » dis-je en pointant le doigt vers l’immense boule nuageuse ».

Je n’avais pas si bien fini de prononcer ces paroles que les premières gouttes larges, espacées s’abattaient dans un bruit sourd qu’amortissait l’épaisse couverture herbeuse.

Les deux chevaux dressèrent les oreilles, réaction naturelle chez ces bêtes en pareille circonstance comme pour nous prévenir du danger qui guette. Nos montures n’avaient pas tort car à mesure que nous avancions la pluie se faisait plus drue plus persistante, tombait en gouttes fines, serrées maintenant jusqu’à former un gigantesque rideau aux dimensions du ciel et de la terre et couvrant toute l’étendue devant nous. Légèrement incliné, l’immense voile gris blanc était poussé par un vent léger.

Chaki






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