Qu’il me soit permis d’abord de songer à écrire un roman, - non pas un roman autobiographique puisque ce genre est déjà exploité par nombre d’écrivains d’expression française depuis le début de la moitié du siècle - mais un roman à plusieurs thèmes où l’auteur s’effacerait derrière des personnages inventés jamais créés au gré des circonstances et selon les besoins romanesques.
Oui, écrire un roman m’obsède. L’idée tournoie dans ma tête comme une vrille. La tâche est ardue, certes. Ce n’est pas facile d’écrire un roman. Ecrire un roman suppose une haute maîtrise de la langue dans laquelle on écrit, des capacités et des moyens dignes d’un écrivain notoire sans oublier les ressources en idées, en thème, l’esprit de suite indispensables à la trame romanesque. Ecrire un roman d’au moins deux cent pages ou trois cent pages supposent aussi que l’auteur avait à son actif des articles, des morceaux écrits, des essais inachevés rédigés au gré de ses inspirations. L’auteur devrait peut-être, aussi, passer par ce que les empiristes appellent « la méthode des essais et des erreurs ». Bref, écrire un roman est une traversée du désert. TAHAR Ben Jelloun, l’un des écrivains de renom, de langue française sait pertinemment de quoi il s’agit. Lui, avant d’atteindre les cimes de sa renommée, avec ses nouveaux romans, eut commencé sa carrière d’écrivain en ciselant à la perfection les vers de sa poésie. Je crois que « Les amandiers sont morts de leur blessure » de Benjelloun tient bien de laboratoire dans lequel il s’essaie à fonder un édifice de mots, de phrases, le souffle d’une âme en émoi. Les premiers romans, résultats de ses impulsions premières ont générés de nouvelles énergies, de nouvelles inspirations qui ont, à leur tour, tirés des chefs-d’œuvre de longue haleine.
Certes, l’itinéraire à suivre dans mon projet d’écrire un roman ne doit pas être forcement identique à celle de Benjelloun. Tous les chemins mènent à Rome. La vérité n’est pas unique elle est en chacun de nous.
KHLIFA Boumédiène