Au Mali
L’ONG 3AG envisage d’ouvrir deux centres d’écoute dans les zones rurales où elle intervient : rive gauche et rive droite du fleuve - les centres d’écoute seront des lieux-ressources permanents pour leur action d’éducation et de développement.
« L’objectif est de réunir les jeunes femmes et hommes dans un lieu où ils peuvent mener plusieurs activités telles que : écriture, lecture, sténopé, vidéo, contes et devinettes, transmission de la tradition orale, danse et musique, causeries - débats et conférences. Le but étant de créer un espace d’intégration et d’expression socio -culturelle dans la zone d’intervention des 3AG » (document 3AG).
Ces centres d’écoute seront animés par des villageois formés et supervisés par les 3AG et par le ministère malien de la jeunesse et des sports.
Comme préalable à la création de ces centres d’écoute, nous mettrons en œuvre conjointement une phase de diagnostic en décembre, qui cherchera à affiner les objectifs et les convictions nécessaires à leur mise en œuvre à moyen terme (3 ans) et long terme (autonomie totale).
Il s’agira notamment de repérer, dans l’environnement culturel, social et institutionnel, et dans la coopération quelles sont les ressources immédiatement ou progressivement mobilisables, quels sont les manques impossibles à combler à moyen terme et ceux qui peuvent trouver une réponse.
Dans les villages :
• Quelles ressources du patrimoine traditionnel ? (conteurs, chanteurs, danseurs, « anciens »)
• Quels modes de transmission ?
• Quelles ressources plus « contemporaines » (sociétés des jeunes, théatre amateur, radios, groupes d’alphabétisation)
• Quelle présence - actuelle des politiques publiques ? écoles, bibliothèque, dépôt de livres ?
• Quelle présence possible ? les centres d’écoute peuvent-ils devenir un point lecture alimenté par l’OLP ? un point « médiathèque » : cassettes sonores, sérigraphies ou photos ? gérer un rayon librairie ?
• Quelle articulation « entre Gutenberg et Macluhan ? utilisation des techniques nouvelles pour le recueil du patrimoine, de la radio pour diffuser l’écriture... ?
Plus largement, en appui sur Bamako et sur la coopération
• Quels liens possibles avec :
Le palais de la culture, l’université, la télévision, la radio, la presse, l’édition, la biennale de la photo, « étonnants voyageurs », le centre culturel ?
• Comment accompagner le passage du patrimoine transmis par des personnes à la circulation « d’objets culturels » livres, cassettes ?
• Quelles correspondances et quelles symétries entre le français, le bamanan et l’arabe ? Entre l’écrit et l’oral ?
• Enfin, quels besoins : matériels, humains, de formation pour un tel projet ?
• Et quelle coopération franco-malienne possible ?
Au Maroc
La boutique d’Oujda existe maintenant depuis quatre ans. Animée par une équipe de bénévoles issus d’un stage de formation à l’animation d’atelier d’écriture, elle s’intéresse également à la photographie.
Les questions qui sont aujourd’hui en suspens sont les suivantes :
• La boutique peut-elle, doit-elle et de quelle manière, diversifier les langues d’écritures ?
• Comment prolonger et démultiplier l’ouverture vers l’Afrique noire amorcée à Bamako (lectures d’auteurs, fonds de livres, coopérations bilatérales ?
à partir de la boutique d’Oujda ?
à partir du centre culture l’Oriental ?
• Quelles interactions entre photo et écriture ?
• Quelles actions de formation (démultiplication à partir de l’expérience acquise ?
Ces questions seront au centre dans un séminaire (octobre/novembre 2002) intégrant également un échange de pratique en matière d’atelier d’éducation.